#3 # 4 JL Parant
Longtemps j’ai habité dans une cave
Profitant du crépuscule qui y régnait
Pour découvrir ce qui, dans ma nuit,
Devait surgir au jour.
C’est là que sont nés mes premiers dessins
Et tableaux d’yeux.
Un jour de panne d’électricité
Eclairé provisoirement par la lueur d’une bougie,
Quelques gouttes de cire chaude
Tombèrent malgré moi sur la surface de l’un de mes tableaux
J’étalai tant et plus la cire molle et couvrante,
Au gré des projections d’yeux que je dessinais
Que j’eus alors l’idée d’utiliser la cire à cacheter les bouteilles
que ma famille de marchands de vin bordelais avait l’habitude d’employer.
Ce fut le début de mes premiers tableaux en relief de cire
Et surtout la découverte
D’un matériau que je n’ai jamais cessé de modeler jusqu’à maintenant
Sous forme de tableau puis de boules.
De même que la cire à cacheter s’ennoblit pour trouver sa dureté,
Se réchauffe pour trouver sa froideur, change d’état pour exister,
J’ai exorcisé ma nuit profonde et canalisé celle-ci
en un jour qui m’éclaire.